Matinées de coopération

Madame S. et madame M. sont sur un bateau.

Et… personne ne tombe à l’eau.

Pourquoi ?

Parce que sur ce bateau qu’elles pilotent à deux, on travaille tous ensemble, et on réussit tous ensemble.

Elles y ont embarqué toute l’école Notre-Dame, de la maternelle au CM2, et cap sur les…

 

Matinées de coopération !

 

Madame S. et madame M., pouvez-vous vous présenter ?

Nous sommes Aurélie Scheid, enseignante en Moyenne Section, à gauche du bateau, et Carine Moulin, en CE2, à droite !

 

Comment vous est venue l’idée de proposer ces matinées coopératives ?

L’année dernière nous avions une collègue qui était en formation de chef d’établissement. Pour les besoins de sa formation, elle nous a proposé de constituer une équipe de travail autour de la coopération. Nous avons testé toutes sortes de techniques et d’outils, avec différents objectifs : briser la glace, créer de la cohésion dans le groupe, constituer des équipes, enseigner une notion scolaire… Nous avons trouvé cette façon de travailler passionnante. Cette année, Aurélie a suivi une formation avec Jim Howden, et nous avons réfléchi à une façon de proposer la coopération à toute l’école. Nous avons opté pour des demi-journées de coopération par niveau de classe, une fois par période, avec trois composantes : jeux de société, arts visuels et EPS.

 

Comment avez-vous procédé ?

La première étape a été d’aller en ludothèque pour découvrir toute la panoplie de jeux de coopération qui existe, de la maternelle au CM2. Par “jeux de coopératon”, on entend : jeux de société où tout le monde oeuvre dans un but commun. Soit on gagne tous ensemble, soit on perd tous ensemble, contrairement aux jeux de société traditionnels où on gagne tout seul, ou par équipe.

En plus des jeux de société de plateau, nous avons mis en place de l’art coopératif, avec une intervenante, et nous avons demandé à notre professeur d’EPS de préparer des jeux collectifs. Les enfants expérimentent donc plusieurs ateliers sur la demi-journée. Nous avons demandé de l’aide aux parents pour animer les jeux.

Le but de tous ces ateliers est de faire oeuvrer les enfants dans un but commun, en faisant intervenir la prise de décision collective, l’écoute, l’entraide, l’esprit d’équipe, l’acceptation des concessions, la discussion. L’un des buts est aussi de se rendre compte qu’ils ont besoin des autres de temps en temps, qu’on ne peut pas toujours tout faire seul, et que certains peuvent avoir de meilleures idées que soi. C’est l’enrichissement dans le partage.

 

Quel est votre bilan à ce stade de l’année ?

En maternelle, l’expérience était très positive. Les enfants ont participé avec grand plaisir, que ce soit aux jeux de société, au sport ou aux productions plastiques. Ils ont tissé des liens avec des enfants avec qui ils ne parlaient pas forcément, alors qu’ils sont ensemble 8h par jour. Par exemple, L qui ne parle jamais à G, parce qu’ils ne s’entendent pas, était avec lui dans un jeu du Verger. Ils ont gagné grâce au dernier lancer de G et L a dit “Maîtresse, G nous a fait gagner ! T’es trop fort, G !” Il est allé lui dire merci de les avoir faits gagner.

En élémentaire, le constat est le même. Ils nous réclament une nouvelle matinée. Au sein de ma classe, j’ai vu que le groupe  commençait à être plus soudé. Je fais tous les 15 jours des conseils coopératifs, et si je ne le fais pas, ils me le réclament.

Un autre point très positif est que les enseignantes ont adhéré. Elles ont remarqué l’enthousiasme des élèves et les bienfaits du projet. L’APEL nous a accordé un budget pour l’achat de jeux, afin de pouvoir faire perdurer le projet et de ne plus être dépendants des contraintes de la ludothèque.

 

Quand ont lieu les prochaines matinées ?

Durant la dernière semaine de mai. Nous avons hâte !

 

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